Ce reportage d’indignation est écrit dans le but d’éclairer l’opinion nationale et internationale pour montrer le parcours, les méfaits et les torts que le Lieutenant général Pacifique Masunzu alias Kamusenge a causés, continue de causer et risquera de toujours causer aux populations congolaises confondues y compris celles de la tribu Banyamulenge dont il prétend être issu.
Des maquis du FPR au Rwanda où il a commencé sa carrière militaire aux environs de 1992 en passant par les différentes rebellions que la RDC a connues jusqu’à ce jour, l’ancien Caporal joue un rôle clé de compromission et de félonie.
Cet écrit est une source d’investigation sérieuse pour bien comprendre ce phénomène assez complexe.
Masunzu est connu dans la région des grands lacs. Evoquer ce sinistre nom donne la chair de poule à beaucoup d’individus, de familles et de communautés entières.
Pour mieux documenter les crimes et méfaits de ce haut militaire congolais, nous avons procède à des causeries de groupe, d’entretiens individuels, des discussions sur les réseaux sociaux. Nous avons organisé des rencontres des membres de familles des victimes supprimées par ce général. Bref, toutes les techniques crédibles ont été prise en compte.
Ainsi, ce document brosse brièvement son origine, son entrée dans la carrière militaire, son militantisme rebelle durant les guerres dites de la libération de la RDC, les assassinats ciblés et son complot contre ses propres frères Banyamulenge des hauts plateaux de la Province du Sud Kivu. On comprendra facilement que son ascension au haut commandement militaire des FARDC a été rendue possible grâce à sa stratégie préférée de la trahison.
La petite enfance de Masunzu
Masunzu est le nom de son père. Son nom d’enfance est Buhiga Sironi. Il est le petit-fils de Ntagaramba et de Gapfurero son arrière-grand-père. Les origines de Pacifique Masunzu sont très discutées. On dit que son origine est controversée. Les membres de sa famille disent que Gapfurero, ledit grand-père de Masunzu s’est uni par mariage à la fille Muhangu du clan de Bahiga. Celui-ci, n’a pas eu d’autres parents connus dans la tribu Banyamulenge. On dit qu’il est peut-être venu de la Tanzanie. Certains disent qu’il est venu du Rwanda.
La grande confusion est que Sironi Masunzu était le seul à avoir dit aux généraux burundais Adolphe Nshimiyimana et Guillaume Bunyoni qu’il est hutu du Burundi[1]. Il s’est confié par la suite à un homme politique du Nord-Kivu qui fut ministre du Congo (dont on tait son nom pour des raisons évidentes) qu’il est un Hutu du Nord-Kivu.
Du reste, dans ses aventures amoureuses Gapfurero a eu un enfant avec une fille des Bahiga, Cet enfant Masunzu grandira et fondera une famille dans laquelle naitra Pacifique Masunzu. Pacifique préfèrera des lors revendiquer l’appartenance aux Bahiga de par sa grand-mère.
Enfant, il s’est battu avec un autre enfant qui lui aurait dit qu’il n’était pas Muhiga. Cela lui a fait très mal au point qu’il a rapporté l’incident à son père. Depuis lors, ils ont décidé que désormais ils sont issus du clan Abasinga. Il semblerait que Gapfurero est venu en tant que Umusinga. Originaire d’où ? La question reste sans réponse.
Le jeune Pacifique Masunzu répond à l’appel de l’APR/Armée Patriotique Rwandaise
Sironi, a rejoint l’armée du Front Patriotique Rwandais (FPR) en 1992 alors que le gros des jeunes Banyamulenge avait déjà rejoint le mouvement tôt en 1990. Le problème de son appartenance identitaire était une préoccupation sérieuse pour lui. Cela l’a importuné et sérieusement tourmenté.
Il s’est fait enrôler dans l’armée du FPR/ Front Patriotique Rwandais) lorsqu’il étudiait à Bukavu. Mais pendant longtemps, il s’était adonné à la drogue. Il a fait son entraînement dans les maquis de l’APR à Nakivale en Ouganda vers fin 1992. Après avoir subi cette formation, il est entre dans l’escorte du Capitaine Kagabo qui travaillait au service de renseignement de l’APR en 1993. Le jeune Masunzu n’a pas abandonné ses habitudes de consommation de cannabis. Il était tout le temps pris en flagrant délit de consommation des stupéfiants et de viols de femmes et mis aux arrêts.
A la libération du Rwanda par le FPR, le Capitaine Kagabo l’a envoyé subir une formation en renseignement militaire à Mburabuturo, un quartier centre-sud de Kigali. Cette formation a été suivie par un petit nombre de militaires méticuleusement sélectionnés pour des opérations spéciales de renseignement. C’est ainsi qu’il est devenu Staff Intelligence [SI] de compagnie opérant dans l’ancienne préfecture de Gisenyi, au nord-ouest du Rwanda. A l’époque, il avait le grade de caporal.
Guerre du Congo en 1996
Comment le jeune caporal Masunzu a-t-il utilisé le bagage intellectuel et le savoir-faire acquis dans les maquis du FPR quand il fut question de libérer le Congo Kinshasa, le Zaïre d’alors ?
Pacifique Masunzu fut l’une des principales personnes à avoir semé la discorde parmi les membres de la communauté Banyamulenge[1]. Il a traversé le Zaïre en 1996 comme simple soldat le moins gradé par rapport à ses collègues. Il était l’IS (Intelligence staff/agent de renseignement militaire) du colonel Rugazura et devint plus tard l’Intelligence Officer [OI] de Compagnie 3 duquel il fut nommé commandant de section. Le Zaïre a finalement été libéré par les troupes de l’AFDL/Alliance des Forces Démocratiques de Libération du Congo. Il avait monté de grade pour devenir Commandant de Peloton. L’AFDL était composée de neuf (9) brigades. Un certain Feu Gakunzi Sendoda a été nommé commandant de la zone opérationnelle de la brigade du Sud-Kivu dirigée par Tshapulu Mpalanga. Il a ensuite promu Masunzu Pacifique au rang de commandant de compagnie à Rurambo. Plus tard, il a été expulsé de Rurambo pour indiscipline et mauvais comportement qu’il avait affiché envers la population. Celle-ci se plaignait de ses plates brutalités auprès de son commandant en chef Gakunzi qui le muta pour Fizi. A Fizi, Il est allé au front de Musufi. Mais là encore, il a eu de sérieux problèmes avec les Babembe de Baraka. En fait, il a tué un Mubembe, dans un centre de négoce du lieu-dit *Kabusenge*. Il commettait tous ces crimes après qu’il avait pris son chanvre. L’APR était sur le point de le promouvoir commandant du deuxième bataillon quand Sironi Masunzu tua un policier des environs de son périmètre d’opération. Les habitants de Baraka se sont alors révoltés et ont manifesté leur colère. A cette époque, il a fui et est rentré sur les hauts plateaux de Mulenge. Plus tard, le Juge nommé Alamba l’a gracié et il a été envoyé à Rurambo comme OCI (Officier de Compagnie). Lorsque la guerre du RCD éclata, alors que Gakunzi et Rumenge étaient déjà morts, il a été appelé par le colonel Ndoli parce que c’était lui qui restait le chef. Mais après cela, c’est le colonel Mwungura qui a immédiatement remplacé Gakunzi. Celui-ci ayant pris toutes les responsabilités, il a nommé Pacifique Masunzu commandant du 111e bataillon base Uvira.Très vite, il est tombé amoureux d’une fille Rega nommée Zena qui résidait dans la Ville d’Uvira au Sud de la Province du Sud Kivu. Il avait l’habitude d’aller prendre la bière chez elle.
Les massacres de Makobola
A cette époque les combats sont devenus plus intenses. Les Katanyama (soldats gouvernementaux FARDC), qui avaient été vaincus, ont donné beaucoup d’armes aux Mai-Mai Babembe. Ces derniers sont devenus puissants et ont commencé à attaquer les hommes du RCD de Makobola, Baraka, Fizi et tout le Moyen Plateau au point qu’une fois, le bataillon RCD de Makobola a été vaincu par les Mai-Mai. Les Mai-Mai sont venus s’attaquer aux forces du colonel Satan du RCD. C’est alors que Masunzu lance une grande opération et appelle des renforts. Ainsi, il ordonnant d’exécuter le massacre de Makobola. A Makobola il a tué beaucoup de gens et même maintenant, le massacre est imputé au RCD et aux rebelles, mais en fait c’est le commandant Masunzu qui l’avait ordonné en désaccord avec ses compagnons d’armes. Il a également commis un autre massacre à Kigongwe, mais ce massacre est actuellement très peu connu.
Masunsu manifeste une indiscipline militaire notoire et se rebelle
Un jour, le militaire Sironi Masunzu prenant de l’alcool chez Zena a insulté le colonel Dan Gapfizi. Dan était le commandant de la brigade à l’époque du RDF à Kavimvira/ Uvira. Le colonel Dan Gapfizi a donné l’ordre d’arrêter Masunzu pour les meurtres commis mais aussi pour une telle indiscipline d’avoir insulté son chef direct. Il a été arrêté avec quatre (4) autres personnes de son groupe. Ayant assisté à la scène, un autre militaire munyamulenge Ernest Semukanya est venu informer d’autres soldats qui campaient tout près l’église de Kimanga de cet incident qui venait de survenir. La réaction ne s’est pas fait attendre. Certains des soldats Banyamulenge du bataillon Brave des jeunes ont pris la décision de déserter l’armée. Ils étaient contre certains officiers Rwandais. Quand ils sont arrivés tout près l’hôpital général d’Uvira et ils ont rejoint d’autres jeunes Banyamulenge et se sont battus contre les militaires Rwandais pour, à la fin, libérer Masunzu. Tout le groupe a fui et est monté vers les hauts plateaux. Au cours de cette altercation, un sous-lieutenant rwandais est mort. Masunzu s’est retrouvé à Minembwe pour y être nommé commandant adjoint de John Mukiza. Quelques jours plus tard, il a été muté pour aller Kundondo/Kiziba à Uvira pour devenir assumer les fonctions de commandant adjoint du bataillon dirigé par Safari. A cette période il avait été programmé des cours de mise à niveau (reflesher course) pour officiers depuis le commandant de bataillon adjoint jusqu’au chef d’état-major. Sironi Masunzu a commencé des querelles avec son commandant Safari à cause d’une femme. Mais surtout, Sironi a refusé de se laisser commander par Safari. Il n’était pas non plus d’accord avec Col Mutebutsi qui était le commandant de la 9ème brigade. Dans cette lutte de commandement avec Safari il a été ensuite rappelé par le Col Jules Mutebutsi, pour raison de discipline. Mais il a refusé d’obtempérer. C’est dans cette atmosphère que la soi-disant rébellion FRF/Forces Républicaines loyalistes a commencé. Et comme le Président Laurent Desire Kabila cherchait des groupes à utiliser contre le RCD, il a contacté le commandant Sironi Masunzu pour ses basses œuvres. Cependant, il avait un problème avec le colonel Gasita de FRF. Il l’a enfermé puis banni du FRF. C’est ainsi que, Masunzu trahira tous ses collègues du FRF.
Les causes de la trahison de la cause Banyamulenge
Dans les hauts plateaux, il a continué à faire semblant d’être un guerrier qui se bat pour la cause banyamulenge, mais en réalité c’était pour effacer toutes les traces de ce qu’il avait fait à Makobola. Plus tard, il s’est échappé de son bataillon régulier en volant son arsenal fait d’ armes lourdes et s’est enfui pour Minembwe à Mumasha. Il y a trouvé des troupes du Commandant Makanika qui comptait environ 50 personnes. Comme il avait apporté assez du matériel militaire, on lui colla le grade de commandant en chef des opposants contre le gouvernement de la RDC. Plus tard, il a commis beaucoup de bévues qui lui ont fait perdre confiance de ses amis. Il se rapprochait de plus en plus des FDLR, CNDD, FDD et FNL PARPEHUTU. Les Maï-Maï Banyintu du groupe Karuba dirent volontiers que c’est lui qui leur avait donné les armes et leur a enseignés à lutter contre les Banyamulenge. Rappelons ici, que tout ce qu’il faisait, il était de connivence avec les Bafurero. Il disait ouvertement qu’ils étaient des frères et donnait des exemples concrets pour qu’ils le croient. Ayant réalisé que ses collègues ne lui faisaient plus confiance après avoir arrêté et emprisonné certains d’entre eux pendant longtemps, et que la situation pourrait changer un jour en raison de son attitude d’être impliqué avec les tueries et massacres, il a fait recours au président du Congo à ce moment-là, Joseph Kabila Kabange. Celui-ci l’a convoqué à Kinshasa pour y être remercie à coup de grosses sommes d’argent.
A suivre
Auteur: Kungonza